Voilà maintenant un an que j’ai quitté mon emploi salarié pour me lancer dans cette aventure entrepreneuriale. Je ne vais pas vous mentir, je pensais que je serais bien plus avancée dans la création du coffee shop à l’automne 2020 ! Il y a de multiples raisons à cet apparent « retard », celles qui ont affecté tout le monde en 2020, et d’autres plus personnelles.

Réalisme

La première, c’est que je n’étais pas du tout réaliste quant aux étapes à franchir pour créer une entreprise et ouvrir un café ! Que ce soit pour concevoir le projet, son business plan, prendre connaissance des démarches obligatoires, construire un menu et ses coûts de revient, identifier le potentiel lieu… j’étais très enthousiaste et surtout très ignorante ! Lors de mon premier programme d’accompagnement à la création, Activ’Crea, le conseiller m’avait tout de suite dit qu’il fallait bien compter 18 mois pour que le projet voie le jour, et surtout, qu’il ait le temps de mûrir. Je ne le croyais qu’à moitié, mais force est de constater que l’on s’en rapproche déjà bien vite.

Eloge de la lenteur

La seconde, c’est que j’ai été l-e-n-t-e. Très lente. Je sais travailler par moi-même et j’adore être autonome, mais cet aspect de la démarche entrepreneuriale est tellement piège ! Tranquillement installée sur mon canapé, certes avec mon business plan et mes bouquins, je me suis laissée distraire par mille et une choses. Cela inclut bien sûr de nombreux tests recette, et j’aime considérer cela comme une partie de la préparation, ouf, voilà du temps « efficacement » passé !

Je me suis pas mal bilée à ce sujet les premiers mois, trouvant que je n’étais pas assez productive, déterminée ; après tout, je faisais enfin ce que je voulais, pourquoi n’étais-je pas plus motivée ? Honnêtement, je ne sais pas si certain-es partagent ce sentiment, mais une énorme fatigue psychologique m’a envahie en quittant mon job. En sortant d’un environnement de travail malsain, et même si je l’ai très (très) vite laissé derrière moi, le soulagement s’est mêlé à une envie de lâcher prise, et de prendre un peu de temps pour m’être à nouveau bien dans mes baskets. Et même si le café Bulbe est mon projet « passion », j’avais du mal à vouloir y mettre toute mon énergie.

Et puis il y aussi le fait, plus positif, que je pouvais me permettre d’y aller mollo ! C’est une chance inouïe que de pouvoir prendre le temps de construire le projet tel que je l’imagine, d’apprendre, de découvrir de nouvelles pistes, de me former… Pour cela, le système français est vraiment un privilège. Sans ARE (Aide au Retour à l’Emploi), j’aurais probablement précipité beaucoup des étapes franchies, pour ne pas puiser sur mes économies ! J’ai donc accepté cette vitesse de croisière comme un bienfait, tant pour le petit Bulbe que pour moi. Après tout, le temps d’aller à cent à l’heure viendra bien assez vite.

Se lancer en temps de crise

Et enfin, mais cette raison tout le monde la connaît, il y a l’actualité. En premier lieu, je me suis surtout estimée chanceuse de ne pas m’être lancée plus tôt, pour devoir si vite fermer les portes !! Chanceuse aussi de pouvoir continuer à préparer le projet sereinement, puisqu’il ne tient qu’à moi de cocher les cases de la check-list. Mais cet automne, la lassitude me gagne. J’ai pu (il était moins une!) réaliser la formation obligatoire concernant les pratiques d’hygiène en octobre, et cela me donne au moins quelques billes pour la suite, car il y a de nombreux protocoles à concevoir et mettre en place.

Mais ce dont j’avais le plus hâte, c’est d’enfin suivre la formation Barista, pour réellement maîtriser la préparation du café, découvrir les machines professionnelles, me faire la main. Je vous passe les frustrations avec Pôle Emploi pour faire valider la formation, ses dates, etc, qui ont mené à déjà deux reports. Et maintenant, avec le confinement, la formation vient d’être encore repoussée. Non seulement elle me semble essentielle, mais surtout, je ressentais le besoin de mettre les mains à la pâte, d’échanger avec d’autres porteurs de projet et de me retrouver au contact de l’univers du café. Un petit boost au moral pour me rappeler pourquoi je tiens tant à faire voir le jour à ce café. Patience, patience, donc.

Mine de rien, Bulbe pousse quand même un peu
  • Formation Activ’Crea pour la création d’entreprise (plus de détails sur l’accompagnement ici)
  • programme Entrepreneur#Leader de la BGE-Adil pur construire le projet
  • Une magnifique identité visuelle pour le Café Bulbe signée Séverine Cellier
  • L’étude de marché terminée, et le modèle financier arrêté
  • Un business plan construit, bien que toujours en mouvement
  • La certitude d’aller dans la bonne direction en promouvant une production agricole engagée, locale, et durable
  • Formation HACCP hygiène et sécurité
  • Un menu quasi bouclé, même s’il y aura toujours des nouveautés saisonnières
  • Pas mal de vaisselle chinée (il restera le mobilier, mais c’est pus dur à stocker)
  • Les premières rencontres avec les acteurs du territoire pour imaginer ensemble l’implantation du Café Bulbe à Ivry-sur-Seine !

Lente, peut-être, mais toujours déterminée. « En avant, calme et droit », je retourne à mes tableaux (Excel) et à mes fourneaux, et j’espère très bientôt vous partager de nouvelles étapes !

Un commentaire sur “Changements de rythme : comment avance Bulbe ?

  1. Bon courage Ysé…
    L’éloge de la lenteur a du bon, tu ne t’es pas installée avant le confinement, cette année 2020 est une année entre parenthèses… et tu as quand même bien avancé sur ton projet… avec en plus le domaine perso avec votre nouveau lieu de vie et les travaux…
    Qui va lentement va sûrement et c’est bien là l’essentiel…
    Belle continuation
    Gros bisous de ta Marraine 😘😍

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